Aujourd’hui, j’ai sélectionné un thriller un peu différent puisqu’il s’agit de suivre l’histoire du côté d’un dealer. Il s’agit du roman « Sur les rails » de Julien HERVIEUX aux éditions POCKET.
Quatrième de couverture. Le problème des petits dealers, c’est qu’ils n’ont pas de stratégie commerciale. Pire, ils n’ont aucune notion de marketing. Sam, lui, l’a bien compris. Ex-directeur marketing licencié de son entreprise sous des prétextes fallacieux, il est désormais bien décidé à mettre ses compétences au service de l’économie souterraine. Bref, il est prêt à passer du côté obscur de la force. Pour cela, rien de plus simple, d’abord ferrer un poisson : Malik, petit dealer du 9-3, fraîchement sorti de prison qui a besoin de se refaire. Ensuite, lui inculquer la notion de base : si tu dois vendre du rêve à tes clients, il faut déjà que tu fasses rêver. Mission packaging. Et, enfin, passer aux choses sérieuses : le shit, c’est petit-bras, il faut être ambitieux. Alors, ce sera plutôt la cocaïne…
Mon avis. J’ai beaucoup aimé ce thriller pour l’originalité du point de vue. En effet, nous ne suivons pas un policier à la recherche de l’auteur d’un meurtre ou enquêtant pour confondre un baron de la drogue. Ici, nous entrons dans le monde des délinquants et des trafiquants de stupéfiants et nous suivons leur façon de faire des affaires.
Sam, pur produit du capitalisme, de la société de consommation et du monde de l’entreprise décide de s’associer avec Malik, un petit trafiquant de cannabis. Ensemble, ils vont appliquer toutes les méthodes marketing utilisées pour vendre des produits légaux à la vente de cocaïne. En effet, Sam, déçu du monde dans lequel il a toujours évolué et qui l’a rejeté, décide de se faire de l’argent en mettant son expertise au service de la vente de stupéfiants.
J’ai beaucoup aimé le point de vue original de l’histoire et surtout la dynamique des deux personnages. En effet, ils ont une expertise complémentaire. Malik connait les réseaux et les règles implicites de la cité et de la vente de drogue, tandis que Sam connait les méthodes pour obtenir des fonds publics, blanchir de l’argent et promouvoir un produit.
Ces deux personnages viennent chacun d’un monde complètement différent et à leur manière ils nous guident et nous montrent les règles de leur univers.
Le style de l’auteur est incisif et ce roman constitue également une critique de notre société, du monde de l’entreprise et de la façon dont les personnes habitant dans des quartiers défavorisés sont traitées.
En conclusion, c’est une lecture différente grâce à l’histoire, au point de vue adopté par l’auteur et à son ton. Ce roman m’a fait pensé à « La daronne » de Hannelore CAYRE et son côté critique à « 99 francs » de Frédéric BEIGBEDER.

